Favier, Jeanne-Magdeleine (1863 - 1904)
Portrait d'Ernest Cognacq
Exposé en salle
Date : En 1903
Matériau et technique : Peinture à l'huile, Toile (matériau)
Dimensions : H. 117 x l. 89 cm
Numéro d’inventaire : 1988.5
Signature et date : Signé et daté en haut, à gauche, à la peinture noire : "Jeanne Favier, 1903"
Ernest Cognacq (né le 2 octobre 1839 à Saint-Martin-de-Ré, mort le 21 février 1928 à Paris), orphelin de père à 12 ans, devient commis dans des commerces charentais avant de partir en 1855 à Paris où il est embauché dans les premiers magasins généralistes. Il rencontre ainsi à La Nouvelle Héloïse Marie-Louise Jay (née le 1er juillet 1838 à Samoëns, morte le 27 décembre 1925 à Paris), qu’il épouse en 1872, deux ans après avoir ouvert un petit commerce, La Samaritaine. Leur association fait florès et ce couple d’entrepreneurs, travailleurs assidus et négociateurs hors pair, devient l’une des plus importantes fortunes françaises dans les années 1900. « Père Laborem » est le surnom de Cognacq auprès des employés de La Samaritaine, en référence à la devise du grand magasin, Per Laborem.
Assis sur un fauteuil, tenant une cigarette et main dans la poche, Ernest Cognacq adopte une posture d’une élégante décontraction. Vêtu à la mode 1900, il arbore un costume sombre que viennent rehausser l’encolure blanche, le nœud rouge et la fleur de camélia fixée sur le revers du col de sa jaquette. Ce type de portrait dit « en fumeur » était très prisé à l’époque et avait été popularisé par le peintre Henri Gervex. La peintre Jeanne Favier a reproduit le même fond ocre et bleu que pour le portrait de Marie-Louise Cognacq, en pendant. Les deux sont d’ailleurs figurés en vis-à-vis et assis. Le détail de la statuette positionnée sur un guéridon au dos de l’illustre donateur figurant un jeune éphèbe rappelle la passion de Monsieur Cognacq pour les objets d’art. De manière plus anecdotique, cette mise en scène pourrait être un clin d’œil à la tradition des portraits d’amateurs du XVIIIe siècle qui se représentaient souvent entourés de leur collection d’antiques, lointain écho aux œuvres de Zoffany ou de Batoni. Ernest serait ainsi portraituré en « antiquaire » érudit, nom donné aux amateurs d’antique au XVIIIe siècle, heureux continuateur du collectionnisme d’antan.
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