Cette ronde-bosse, autrefois attribuée à Pajou, est une œuvre très singulière par son éclectisme matériel et temporel. Un buste en marbre représentant Marie-Antoinette dauphine (avant 1774), couronne un socle de bois doré cannelé sur lequel figurent des portraits de profil en médaillon. Parmi ceux-là se distingue celui d’Henri IV, en porcelaine de Sèvres sur fond bleu céleste (un médaillon semblable de 1815 par Brachard est conservé au V&A de Londres). Cette sculpture aux proportions moyennes est probablement une œuvre composite dont certains éléments datent de l’extrême fin du XVIIIe siècle (buste en marbre) et d’autres du XIXe siècle (médaillon en porcelaine et socle de bois doré). Une filiation évidente est établie entre le premier monarque de la dynastie des Bourbon, Henri IV, et sa dernière représentante féminine en la personne de Marie-Antoinette. Réalisée à des fins commémoratives, l’œuvre a pu être composée sous le Second Empire, période de réhabilitation mémorielle de la défunte reine. Ce buste se fait l’écho du goût du règne de Louis XVI par l’élégance et la sobriété du portrait en marbre, évoquant les portraits sculptés de Boizot, et par l’agrémentation des éléments floraux en guirlande sur le piédestal.
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