Dépourvue de tout contexte mythologique (Diane au bain) ou biblique (Suzanne et les vieillards), cette élégante baigneuse est représentée pour elle-même, telle une scène de genre, dans un cadre bucolique et minéral. Son teint marmoréen associé à ses vêtements et à un turban porcelainé créent une figure féminine à l’opalescence saisissante. Le peintre, miniaturiste de carrière, transpose ici sa touche fine et délicate dans un format de chevalet. L’œuvre est parsemée de détails vivants : le petit chien enrubanné, les putti joueurs figurés sur la panse du vase antique, le chèvrefeuille et les frondaisons. Calme et gracieuse, cette scène n’est pas sans évoquer la Diane au Bain de Jean-Baptiste Santerre (1704, Musée du Louvre) ou le Repos de Diane de François Boucher (1745, musée Cognacq-Jay) pour le détail du pied délicat trempé dans l’eau, allusion à l’éveil des sens. Peters parvient à renouveler le thème très connu de la femme à sa toilette et lui concède une fraicheur exquise inédite.