Ces candélabres représentent deux bergeronnettes affrontées sur un tronc entourées de branches de bronze, garnies de fleurs de porcelaine. Œillets et anémones accompagnent les deux volatiles à l’affût. Le rendu virtuose des boutons de fleurs est très naturaliste. Ces objets sont représentatifs des montages réalisés par les marchands merciers parisiens du XVIIIe siècle qui, à défaut de fabriquer, « enjolivaient » les objets. Les garnitures de porcelaine sont montées sur un socle de bronze chantourné typique des années 1750. Ces flambeaux, chacun doté de deux bobèches à motif floral, étaient autant usuels que décoratifs. Il est aisé de les imaginer, telles des évocations d’un perpétuel printemps, dans des intérieurs lambrissés à l’esthétique rocaille. La porcelaine et la gamme chromatique de tons roses et blancs apportent douceur et élégance à ces candélabres. Créée par Auguste Le Fort, la manufacture de Meissen fut la première manufacture de porcelaine en Europe, après la découverte par le chimiste Frédéric Bottger en 1709 de ses principes de fabrication grâce à l'indispensable kaolin. La manufacture fabrique dans les années 1770, les "Deutsche Blumen", fleurs et animaux d'un rendu naturaliste. Sous l'influence de Kändler qui officiera de 1731 à 1763, sa production se peuple d’objets de style rocaille, des statuettes de scènes de la vie quotidienne ou des personnages de la commedia dell'arte, ou encore les figurines de Saxe dont le musée possède plusieurs exemplaires.
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