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

Pastels et dessins

Nous connaissons, bien sûr, des photographies des époux Cognacq, au moment de leur

mariage en

1872

, puis vers la quarantaine, enfin plus âgés.

Jeanne-Magdeleine Favier peint leurs portraits en

1903

, assis, en élégante tenue de ville

sur fond de jardin. Les deux toiles ont été acquises par la Ville de Paris pour le musée

en

1988

(Inv.

1988

/

5

et

1988

/

6

, cf. Burollet,

2004

, p.

16

-

17

, fig. p.

13

et p.

15

).

Louis Lejeune sculpte en

1928

et

1930

les deux bustes en marbre, à l’apparence austère,

qui sont conservés au musée (Inv. B.

267

et B.

268

,

1928/215

et

1930/1

).

Albert Besnard, à son tour, réalise deux superbes portraits restés depuis dans la famille

(

1910

et

1913

, coll. privée). Le peintre était très lié avec Frantz Jourdain qu’il a représenté

en chevalier défenseur de l’art dans une attitude de défi nuancée d’une note de persiflage.

Jourdain l’a introduit auprès d’Ernest Cognacq qui lui commanda les deux œuvres.

Camille Mauclair raconte, en

1914

, que le vieux patron aurait averti l’artiste : « J’ai gagné

ma fortune en vendant du drap : représentez-moi aunant du drap. Je me donne pour ce

que je suis et en suis content. » Mauclair ajoute que Besnard « s’est borné à montrer un

négociant dans son milieu et son état, et à tirer parti des reflets des linges blancs sur la

figure sanguine, aux forts méplats, pour créer un beau morceau de peinture ».

Épris de réalisme social, Besnard ne fut pas mécontent de placer ses modèles au centre

des rayons de leur célèbre magasin, sur fond de rouleaux de tissus, et fit preuve pour sou-

ligner leur personnalité d’un faire vigoureux et d’un coloris sonore. Le peintre exposa le

Portrait d’Ernest Cognacq

au Salon de la Nationale des Beaux-Arts de

1911

où il obtint

un vif succès auprès du public. Dans ses gravures sur bois, Stephane a su rendre habi-

lement la force plastique de ces œuvres et leur puissance psychologique.