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Préface

«À regarder les gouaches de Mallet, l’on comprend mieux les romances chantées

à la fin du

XVIII

e

siècle sur des musiques de Martini où il est question d’amour

au bon vieux temps

. »

François Pupil fait allusion ici aux évocations passéistes troubadours des artistes des

années

1780

, mais, très représentatives de l’époque, les nombreuses gouaches et aquarelles

des petits maîtres narrent aussi la vie quotidienne d’une noblesse ou d’une bourgeoisie

insouciantes qui se plaisent aux raffinements de la mode et aux longues causeries, parfois

libertines. Jacobus Buys, Philibert-Louis Debucourt, Nicolas Lavreince ou Jean-Baptiste

Mallet sont les délicats chroniqueurs de ce monde futile et inconscient et parlent au

visiteur de ce doux temps révolu et du «plaisir d’amour».

À la collection initiale, léguée il y a quatre-vingts ans par Ernest Cognacq, sont venus

s’ajouter plus de quarante dessins, acquis par la Ville de Paris pour le musée. Certes,

quelques œuvres incertaines ont rejoint les erreurs commises par le donateur ou ses

conseillers ! Cependant plusieurs groupes d’acquisitions en renforcent différents

aspects : paysages de Aignan-Thomas Desfriches, Jean-Baptiste Lallemand, Simon-

Mathurin Lantara, Louis-Gabriel Moreau l’Aîné ou Jean-Baptiste-Marie Pierre,

scènes de genre de Jean-Baptiste Leprince ou de Johann-Anton de Peters, portraits

dessinés de Jean-Michel Moreau le Jeune ou de Jean-Martial Frédou.

Dans le délicieux volume des soixante

Mots du

XVIII

e

siècle

, Jérôme Godeau évoque

les diverses facettes de ce siècle. La plupart de ces textes, souvent charmants, parfois

piquants, pourraient résumer l’esprit de l’ensemble des dessins du musée Cognacq-Jay.

Thérèse Burollet