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Brodequins taquins François Boucher Le Repos des nymphes au retour de la chasse

À l’ombre d’une clairière, la déesse Diane délace son brodequin et se repose après la chasse en compagnie de trois nymphes. Elle a déposé ses armes, ses habits et son gibier.

La figure de Diane réunit les traits féminins prisés sous le règne de Louis XV : le teint laiteux, le visage menu et le corps généreux tout en courbes. Elle expose sa nudité dans une pose au naturel élégant.

Les corps souples de ses compagnes confèrent à la scène un érotisme subtil. La fable mythologique est prétexte à représenter des nus féminins gracieux dans la lignée de Watteau.

Au croisement de jambes répond l’échange de regards. Le pied est le point de mire de la scène. Au XVIIIᵉ siècle, il est un objet de fantasme de premier ordre que l’on retrouve autant dans les beaux-arts que dans la littérature libertine.

François Boucher a représenté avec naturalisme les attributs de la déesse chasseresse : carquois et gibier sont brossés avec minutie. Ce morceau de bravoure est comparable aux natures mortes du contemporain de l’artiste, le célèbre peintre animalier Jean-Baptiste Oudry.

La scène évoquée ici précède un épisode célèbre du mythe de Diane au cours duquel le jeune chasseur Actéon surprend la déesse dans l’intimité de ses ablutions. Pour le punir de son voyeurisme, l’homme sera métamorphosé en cerf par celle-ci et dévoré par ses chiens.