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Le pari de Cléopâtre Giambattista Tiepolo Le Banquet de Cléopâtre

Cléopâtre, dernière reine d’Égypte, convie le général romain Marc-Antoine à un luxueux festin. Soucieuse de montrer la puissance de son pays et sa richesse, elle déclare offrir le repas le plus coûteux de toute l’Histoire.

La reine use alors d’un stratagème : elle fait dissoudre dans un verre de vinaigre une perle précieuse qu’elle boira sous le regard médusé de son adversaire.

Une cour de serviteurs orientaux richement parés entoure la reine et Marc-Antoine en costume d’apparat et casque à plumes. Tiepolo reprendra ce sujet en 1745 dans les célèbres fresques de la salle de bal du palais Labia, à Venise.

Les références antiques, tel le portique à l’arrière-plan, sont cohérentes avec l’époque du récit raconté par Plutarque dans ses Vies des hommes illustres. Elles se mêlent à des éléments modernes qui évoquent les fastes vénitiens du XVIIIe siècle comme la robe d’apparat de Cléopâtre.

Le peintre accorde une importance particulière à la richesse des détails dans les vêtements et les accessoires. La construction théâtrale du tableau, semblable à une scène peuplée d’acteurs, renforce son aspect spectaculaire, dans la grande tradition de l’école vénitienne, dont Tiepolo est le représentant majeur au XVIIIe siècle.

La représentation du palais vénitien où se déroule le banquet évoque l’art de Paul Véronèse, qui, deux siècles plutôt, a peint les fastueuses Noces de Cana (1563, Paris, musée du Louvre).

Ce tableau de petites dimensions, d’une technique soignée et de composition aboutie, est appelé « modello », c’est-à-dire une esquisse préparatoire pour une toile monumentale, aujourd’hui conservée à la National Gallery de Melbourne.