Jean-François Œben, grand ébéniste du règne de Louis XV dont le musée possède également une table à écran, passe pour l'inventeur de tables mécaniques dont le plateau coulissant entraîne en sens inverse un pupitre à inclinaison réglable. Ces petites tables, réalisées autour de 1760, ne sont pas estampillées mais leurs lignes Louis XV en courbes équilibrées, leurs volumes bien maîtrisés, leurs marqueteries de très grande qualité et la présence de mécanismes, ne laissent guère de doute sur leur origine.
Flanquée de deux cavités latérales recouvertes d'abattants, cette table s'ouvrait par une serrure sur le côté ! Le plateau coulissait pour libérer la ceinture dans laquelle se trouve un pupitre positionné entre deux compartiments marquetés de fleurs à l'extérieur et plaqués d'amarante à l'intérieur. Cette table dite « à deux fins » séduisait les clientes d’Œben qui achetaient un beau meuble pouvant servir à plusieurs usages.
Le pupitre en position horizontale permet l’écriture ; placé à l’oblique, il pouvait accueillir un miroir, un livre ou une partition. Les compartiments latéraux servaient à ranger boîtes et poudres, d'autres livres ou tout élément nécessaire. Un petit tiroir discret, voire secret, se trouve également sous le pupitre.
Le décor marqueté est inspiré des indiennes, toiles de coton peintes envoyées en Europe par les agents de la Compagnie des Indes. La marqueterie de tiges, de fleurs et de feuilles, très colorée sur un fond de sycomore se déploie sur le plateau, la ceinture ainsi que sur le piétement de la table.
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