Histoire du musée

L’histoire singulière du musée se confond, dans ses origines, avec celle de la Samaritaine, dont Ernest Cognacq et Marie-Louise Jay furent les fondateurs.

Photo historique

Dès 1925, Ernest Cognacq organise des présentations temporaires de ses propres collections dans les niveaux de la Samaritaine de Luxe, une annexe du grand magasin située au 25-29, boulevard des Capucines. Construit dans le quartier de l’Opéra par Frantz Jourdain, le bâtiment était dédié à la vente de produits hauts de gamme destinés aux intérieurs de la bourgeoisie parisienne. Des photographies documentaires illustrent le parti-pris scénographique de Cognacq : meubles isolés sur des estrades, rideaux à festons sur les murs, accrochage décoratif couvrant.

Le musée du boulevard des Capucines

Dès 1927, Ernest Cognacq fait l’acquisition d’ensemble de boiseries XVIIIe en guise de cadres pour le musée qu’il projette d’installer dans l’immeuble voisin de la Samaritaine de Luxe. Malgré sa mort en 1928, son dessein est poursuivi par Edouard Jonas, antiquaire et conseiller du patron de la Samaritaine, et le bénéficiaire du legs, la Ville de Paris. Inauguré par le Président de la République, Gaston Doumergue le 4 juin 1929, les trois niveaux présentent la totalité de la collection Cognacq dans des reconstitutions d’intérieurs du XVIIIe siècle. La préface du premier Catalogue, rédigée par l’historien de l’art Seymour de Ricci en 1929, guide les visiteurs en rappelant les intentions de ce nouveau musée :

Ernest Cognacq n’avait pas la prétention, comme collectionneur, de rivaliser avec les grands musées de la Capitale. De même que sa modestie naturelle ne lui fit jamais souhaiter de résider dans un palais, de même il voulut, pour ses collections, un cadre dont les dimensions restreintes pussent conserver à ses œuvres d’art l’atmosphère d’intimité dont il avait aimé à les entourer. C’est ainsi que, dans trois étages de hauteur moyenne, le visiteur du musée Cognacq-Jay trouvera réuni un ensemble artistique, où il ne devra pas chercher les vastes toiles et les grands meubles d’apparat qu’on admire dans les immenses galeries du Louvre et de Versailles, mais il aura la joie de découvrir, dans un entourage harmonieux, tout ce qui, suivant une expression heureuse, constituait au XVIIIe siècle le décor artistique de la vie française. Le musée Cognacq-Jay, sous ce rapport, complètera heureusement les grands musées parisiens et prolongera, dans un esprit identique, les précieuses séries du musée Carnavalet.

Seymour de Ricci, Catalogue du musée Cognacq-Jay, préface, 1929
Le musée Cognacq-Jay boulevard des Capucines
Le musée Cognacq-Jay boulevard des Capucines

Après la cessation d’activités de la Samaritaine de Luxe en 1981, puis sa vente en 1983, la Ville de Paris choisit un nouveau lieu de conservation et de présentation pour la collection Cognacq, à proximité du musée Carnavalet.


Le musée dans l'Hôtel Donon

Restauré entre 1986 et 1989, l'Hôtel Donon, demeure du XVIe siècle située au coeur du Marais, accueille dès 1990 les collections d'Ernest Cognacq et Marie-Louise Jaÿ. Ces dernières sont présentées sur trois niveaux dans le corps de logis principal et le niveau de galeries bordant la cour. La muséographie s'articule autour d'un parcours thématique relatif au XVIIIe siècle laissant le dernier niveau, celui du comble, réservé à des présentations temporaires, et la zone d'accueil, à l'histoire de la collection. Au cours des deux décennies suivantes, au fur et à mesure des nouveaux accrochages et de l'évolution des normes de conservation muséale, l'organisation des espaces évolue progressivement pour s'articuler autour de deux pôles : les expositions temporaires, au premier niveau du musée, et la collection permanente, déployée à la fois dans des reconstitutions d'ambiance et des galeries typologiques.

Salle des portraits
Le musée dans l'Hôtel Donon

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